
Chorus : l’arbre ou la forêt ?
Chorus est le sujet du moment. Puisqu’il faut faire du Chorus, tout le monde sait faire du Chorus.
Basiquement fait tout le monde sait faire du Chorus car le dispositif permet à toutes les entreprises de se conformer à l’obligation par la voie de son choix, y compris par la saisie manuelle de ses factures sur le portail. C’est chronophage mais possible. Il est aussi possible de faire de l’EDI, du PDF signé ou piste d’audit, d’uploader manuellement ses factures ou les pousser via une API…
Alors tous les acteurs concernés de près ou de loin par les factures se sont mis en position de savoir gérer des flux Chorus. Du fabriquant de photocopieur au vendeur de machine à affranchir en passant par les imprimeurs, SSII ou ESN, éditeurs… Avec eux tous la connexion Chorus est nativement incluse dans l’offre. C’est rapide et cela passe à côté de l’essentiel.
L’obligation Chorus joue un rôle clé dans le déploiement français de la facture électronique. Près de 200 000 clients publics c’est significatif, surtout pour les fournisseurs concernés. Cependant lequel de ces fournisseurs travaille uniquement avec ces clients publics et pourra se satisfaire d’une solution limitée à Chorus qui ne pourra pas déployer la dématérialisation à l’ensemble de ses clients autrement que par « externalisation des envois papier » (ce qui n’est pas de la dématérialisation) ou envoi d’un PDF par e-mail (ce que la plupart des récepteurs refusent).
Tout simplement parce que le métier d’opérateur de facture électronique est identique à celui de la poste : c’est manipuler des flux entre N émetteurs et M récepteurs, N et M étant de quantités importantes. Ainsi, clamer faire de la facture électronique simplement parce qu’on sait faire du Chorus, c’est comme un ami qui vous dit « je passe à côté de la cité administrative en rentrant chez moi : donne-moi le courrier que tu as pour les destinataires qui sont là-bas, je déposerai en passant ». OK, mais le reste… ?
Eric Wanscoor